On ne peut plus ignorer le nombre croissant de sociétés qui parient sur la téléprésence et l’anticipent comme LE marché de la robotique de service des prochaines années. SUITABLE TECHNOLOGIES aux USA et AWABOT en Europe propose les robot BEAM Pro et BEAM +, baptisés ainsi en hommage à la téléportation de STAR TREK (« beam me up! »). L’entreprise bostonienne VGO parle de son robot éponyme comme d’une réplication de personne, la californienne ANYBOT pour son QB ose le nom d’avatar et DOUBLE ROBOTIC balade des Ipads stéroïdés sur un plateforme gyroscopique.
Ces robots de téléprésence, constitués d’une plateforme mobile et d’une interface visuelle et sonore, permettent à un utilisateur de piloter, à partir de son terminal connecté, un robot pour interagir avec un environnement à distance. Il déplace ainsi le robot dans un atelier, un bureau ou un intérieur et échange avec les personnes qu’il « télé-rencontre ».
Ces robots interviennent dans de nombreux domaines d’activité : l’AVA 500 d’IROBOT est un véritable assistant hospitalier qui suit les malades, aident les médecins dans la prise de décision ou permet la surveillance de patients en salle stérile. Un autre exemple est au cœur des bureaux de la société : son directeur technique habitant dans la Silicon Valley participe quotidiennement à des réunions à Boston via son avatar robotique. Il souligne l’économie de temps, d’énergie et de frais de voyage avec une excellente qualité d’interaction grâce à la mobilité qui lui permet d’aller à loisir voir ses collaborateurs sur leur lieu de travail. Dans le domaine de l’éducation, des élèves bloqués à la maison par un accident ou une maladie continuent à suivre le rythme scolaire en participant au cours et aux recréations à travers leur robot. Dans la région Rhône-Alpes, plusieurs lycées sont désormais équipés ainsi que l’EMLyon et l’Ecole Centrale de Lyon où un étudiant victime a pu poursuivre son cursus et réussir ses examens grâce à sa présence virtuelle.
Colin Angle, le visionnaire Président d’IROBOT, prédit que ces robots vont se banaliser dans nos environnements de travail à l’horizon de cinq ans mais également dans les foyers quand les prix, encore élevés, s’étalant de 2000 à 20000 dollars, vont se démocratiser.
La téléprésence est certainement un chaînon important de la robotique entre les premiers robot de service type aspirateurs et les futurs robots compagnons. Elle associe la perspicacité humaine et les performances de la machines. Elle anticipe déjà la « smart-présence » où des applications logicielles vont compléter les performances de ces robots pour les rendre aussi indispensables que les smart phones. Être ailleurs tout en restant chez soi… Bienvenue dans le monde de l’ubiquité.
Bruno Bonnell
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